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Mon chant de la Grand Route
Mon chant de la Grand Route
  • Eté 1990, je prépare mes valises pour vivre une extraordinaire expérience humaine : partir une année en immersion complète dans une famille et un lycée américain. Ce récit est celui de l'adolescent de 16 ans complexé et introverti que j'étais alors.
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26 janvier 2006

Le trajet

Samedi 18 août 1990 :

Cette nuit, un autre adolescent est arrivé dans la chambre. On fait rapidement connaissance le matin : il vient d’Allemagne et va vivre la même expérience que nous autres. Au cours du petit déjeuner, par ailleurs bien meilleur que le repas précédent, on réalise que de nombreux autres jeunes, venus d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne, nous ont rejoint.

Nous sommes tous conviés à suivre ensuite une réunion d’information dans une salle énorme. Bien entendu celle-ci se tient en anglais et il m’est difficile de rester concentré des heures durant pour comprendre ce qu’il s’y dit réellement. Pour preuve après trois heures, on nous accorde une pause. Pensant que l’entretien était définitivement terminé, je suis remonté en chambre avec un copain pour regarder la télé. Une heure plus tard, une des organisatrices nous a fait comprendre notre erreur.

Après un repas constitué de hot-dogs et de salades diverses, on nous réunit tous une dernière fois durant 1h30. Nous avons ensuite pour consigne de nous diriger vers le bus qui nous a été attribué en fonction de notre destination : certains restent dans la banlieue de Chicago, d’autres vont jusqu’à Kansas City. Pour ma part, je me dirige vers Saint-Louis, Missouri, où ma famille d’accueil m’attend.

Le voyage dure tout de même dix heures ! Une petite pause dîner dans un Burger King nous permet de nous dégourdir les jambes et de goûter aux joies du soda à volonté. A ce sujet, je n’ai toujours pas compris pourquoi ils vous proposent trois tailles de gobelets à des prix différents alors qu’ensuite on peut, à volonté, se resservir à la fontaine de sodas ?! Sur le trajet, nous sommes surpris de voir le drapeau américain flotter au dessus de bâtiments diverses telles les stations essence.

On effectue un autre arrêt dans une bourgade où des familles d’accueil attendent. La responsable de notre groupe appelle alors les étudiants concernés qui descendent un par un retrouver leur nouveau foyer. Comme tous ceux qui restent dans le bus, j’observe, en y allant de mes petits commentaires, les rencontres qui se font à l’extérieur. L’anxiété de retrouver ceux avec qui je vais bientôt vivre quotidiennement se fait de plus en plus vive.

Enfin le soir, nous arrivons dans la banlieue de Saint-Louis où le même scénario que précédemment se reproduit. Mais cette fois c’est le terminus, personne ne restera dans le bus. Alors comme tous les autres mon cœur bât de plus en plus fort, jusqu’au moment où je suis appelé à descendre du bus à mon tour. Derniers « au revoir » et « bonne chance » lancés en français, cette fois je vais entrer pour de bon en immersion totale dans la vie d’une famille et d’un lycée américain.

Les trois marches du bus descendues, je regarde dans la masse et aperçoit une famille brandissant un panneau où il est écrit « Mickey P..... »… Certes le surnom n’est pas de bon goût, mais c’est bien de moi dont il s’agit, aucun doute possible.

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