Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon chant de la Grand Route
Mon chant de la Grand Route
  • Eté 1990, je prépare mes valises pour vivre une extraordinaire expérience humaine : partir une année en immersion complète dans une famille et un lycée américain. Ce récit est celui de l'adolescent de 16 ans complexé et introverti que j'étais alors.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
26 janvier 2006

Il était une fois, l’introduction

Je m'appelle Michaël, prénom assez difficile à porter à l'âge de 7 ans tandis que les chères têtes blondes qui arpentaient la même cour d'école que moi me surnommaient "MIKA c'est du CACA". Mais que voulez vous y faire, je m'étais déjà autoproclamé non-violent, ce qui  m'arrangeait pleinement de toute manière. Alors je n'avais qu'une seule chose à faire : prendre toutes ces conneries dans la tronche sans broncher.

A 16 ans, ce sobriquet, c'est du passé mais ma tronche, bien évidemment, je l'ai conservée.  Source de nombreux complexes, sur laquelle un orthodontiste bien attentionné m'a greffé un appareil dentaire, je ne l'ai jamais aimée.

Bilan : mes flirts au collège se résumaient à des déclarations griffonnées sur un morceau de papier minable, glissées dans de quelconques bouquins. Une fois le mot découvert, ma timidité m'empêchait de reconnaître publiquement la paternité de ces quelques mots.

Le regard des filles m'émerveillait et me terrifiait à la fois : "Si elle me regarde aussi longuement c'est qu'elle est amoureuse!", "Ne rêve pas, elle doit chercher à comprendre comment l'on peut survivre à des boutons d'acné aussi répugnants…"

Il ne me fallait d'ailleurs pas grande chose pour tomber amoureux : un simple regard appuyé d'un sourire aussi minime soit il.

Cette alliance timidité-complexes m'a empêché de connaître les joies de l'innocent flirt collégien. Ainsi en classe de 5ème, lorsque Charlotte, une petite rousse adorable, me déclara dans le bus être amoureuse de moi, je n'eu pas le courage de lui avouer que j'étais également amoureux d'elle : je l'ai rejetée et ai fondu en larmes plus tard dans ma chambre, conscient de la prison dans laquelle je restai délibérément enfermé.

La seule à m'avoir permis d'en sortir quelques jours durant se prénomme Olivia. Elle était mon flirt de l'été 1989, sur la côte d'azur, avec un premier "vrai" baiser, un soir de pleine lune, allongés sur le sable. Ce n'était certes pas du Marie Laurencin, mais tout de même un tableau d'un romantisme certain. Je lui dois beaucoup car, coincé comme je l'étais, c'est elle qui a pris les devant à chaque stade de notre flirt.

Quelques semaines plus tard, alors que je lui rendais une visite surprise à Paris, elle me brisa le cœur, me faisant comprendre que je n'étais qu'un flirt d'été et que sur place elle avait son copain attitré. La pilule fut difficile a avaler. Rendez-vous compte : c'était l'amour de ma vie!…

Deux étés plus tard, la déception oubliée, je retrouvai avec plaisir la douce jeune fille qui m'avait offert ce si joli plaisir. Aujourd'hui encore, je pense à elle avec beaucoup  de bonheur.

Mon entrée au lycée n'a pas été source de guérison, bien au contraire : en plus du côté cœur, c'est côté cours que j'ai eu de plus en plus de soucis. Je n'aime pas apprendre par cœur, ce qui pose de sérieux problèmes lorsque l'on se trouve face à des professeurs dont l'exigence est à la hauteur des prétentions d'un proviseur élitiste dont le seul souhait est de produire des bacs scientifiques. Heureusement pour moi, la logique c'est mon fort : les maths et les sciences m'ont donc permis de tenir jusqu'alors.

Mais cette année, c'est certain : je suis bien parti pour redoubler ma Première S, au grand désespoir de ma mère. Suite au divorce de mes parents survenu lorsque j’avais 11 ans, c’est elle qui nous a élevé moi et ma jeune sœur, Sarah. Espagnole de naissance, elle est arrivée en France à l’âge de neuf ans et n’a que très peu fréquenté les bancs de l’école. Mais son éducation faite d’amour et d’attention nous a comblé toute notre enfance. Les matins où je devais lui faire signer un carnet de note sur lequel figuraient régulièrement des notes d’anglais ou de français catastrophiques, mon cœur se serrait non pas de peur mais de tristesse à l’idée de la voir ainsi déçue. Quel dur métier que celui d’élever seule ses enfants.

Mes rapports avec ma sœur oscillaient entre la tension et l’indifférence. J’étais très loin d’être le grand frère idéal, trop mal dans ma peau pour être agréable avec les autres. Quant à mon père, il avait épousé une femme méprisable doté d’un orgueil et d’une méchanceté à faire pâlir de jalousie les méchantes de chez Disney. Ainsi les week-ends où nous pouvions le voir, l’ambiance n’était pas forcément au rendez-vous.

Très peu d’amis, quatre jours d’expérience amoureuse, une famille désunie, une scolarité défaillante, introverti au possible et boutonneux à souhait : un piètre bilan pour mes 16 ans…

Heureusement, j’ai de nombreuses étoiles dans la tête. Précisément cinquante étoiles qui vont changer ma vie.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité