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Mon chant de la Grand Route
Mon chant de la Grand Route
  • Eté 1990, je prépare mes valises pour vivre une extraordinaire expérience humaine : partir une année en immersion complète dans une famille et un lycée américain. Ce récit est celui de l'adolescent de 16 ans complexé et introverti que j'étais alors.
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26 janvier 2006

Janvier 1990, le combat

Désireuse de me faire plaisir, malgré les efforts financiers que cela implique, ma mère me propose de me renseigner pour effectuer cet été un voyage de quelques semaines aux Etats-Unis.

Il faut dire que je suis un grand fan de cet autre continent : j'adore les sports U.S. (je joue notamment au baseball en club), je raffole des séries type HAPPY DAYS ou LES ANNEES COUPS DE CŒUR, et ne vois que par les grosses superproduction hollywoodienne, ce d'autant plus si le film a pour objet un épisode de l'histoire américaine (NE UN 4 JUILLET, GLORY,…). Ces interfaces me permettaient de vivre par procuration quelques instants dans un pays où tout semblait réalisable : une échappatoire au monde qui m'entourait et qui ne pouvait pas être le mien.

J'ai donc délaissé mon Commodore 64 pour écrire à un organisme dénommé AUBERT ERMISSE TOURS dont j'avais remarqué la publicité placardée dans le hall de mon lycée.

Une semaine plus tard, je suis de sorti avec ma classe de français pour voir LE CERCLE DES POETES DISPARUS. Ce fut un électrochoc d'autant plus efficace que ce que je vivais dans mon lycée me semblait alors si proche du carcan éducatif décrit dans le film de Peter WEIR.

J’avais moi aussi envie de changer mon quotidien, de me lever et d’oser réaliser mes souhaits. Ainsi, recevant la brochure du tour opérateur, je vis qu’étaient organisés des voyages d’une année en immersion complète dans une famille et un lycée américain, et compris que je n’avais plus qu’à convaincre mes parents pour réaliser un de mes rêves.

Et bien la chose ne fut pas si simple. Outre l’aspect financier (cela coûtait alors 25.600 francs pour 10 mois), le déchirement qu’une aussi longue séparation peut causer à une maman, a été un obstacle déterminant.

Ma mère rejeta donc violement cette idée et mes pleurs n’y ayant rien changé, je refusa de lui adresser la parole les jours suivants. Cela dura exactement une semaine durant laquelle je me sentais incompris par ma propre mère, je n’avais plus aucune motivation pour poursuivre mes études ; un prisonnier avec pour geôlier une mère que j’adorais mais qui ne comprenait pas ma détresse.

C’est mon père, dont j’étais pourtant moins proche, qui, après avoir consulté le dossier d’inscription, donna son accord pour que je réalise ce voyage. Quel ne fut pas ma joie quand ma mère accéda à son tour à ma demande. Certes j’avais encore un dossier à monter et des tests à passer, mais la machine était en marche et je ne comptais pas la voir si facilement s’arrêter.

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